lectures des CE2

La bande dessinée Nathalie

Nathalie est une série de bande dessinée humoristique de Sergio Salma dont le sujet est la vie d’une fillette passionnée par la culture des différents pays du monde et qui rêve de faire le tour du monde, avec son frère, comme souffre-douleur.

Nathalie est une héroïne qui n’a pas froid aux yeux. Son rêve serait de partir, d’aller à la découverte d’un Monde avec un grand M comme dans … Maman. Ses grandes idoles, ce sont les grands aventuriers. Nathalie est bien sûr influencée par la télévision et la publicité. Elle voudrait tout voir, tout savoir, tout parcourir, tout découvrir, mais la fainéantise l’empêche de concrétiser ses rêves. En effet, comment se priver du confort douillet de la maison à l’heure du cocooning ? Dans Mon premier tour du monde, l’accent est mis sur les voyages, les découvertes, le grand départ. L’album se compose de gags en une planche (de six cases chacune) qui peuvent se lire à la suite comme une chronique de la vie familiale de Nathalie rythmée par ses rêves d’évasion. En quelques pages, le décor est planté. Le grenier de Nathalie, c’est l’Annapurna, la cave, c’est la fosse des Mariannes, le congélateur, c’est la banquise et l’eau de son bain, c’est l’océan. Nathalie n’a peur de rien, ni de la chaleur insupportable de la Vallée de la Mort, ni du froid insoutenable de l’Antarctique. Pourtant, une chose l’effraie au plus haut point : la cave de sa maison.

          

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La petite fille aux allumettes 

d’Andersen

Il faisait vraiment très, très froid ce jour là; il neigeait depuis le matin et maintenant il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l’année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait pieds nus dans la rue. Lorsqu’elle était sortie de chez elle ce matin, elle avait pourtant de vieilles chaussures, mais des chaussures beaucoup trop grandes pour ses si petits pieds. Aussi les perdit-elle lorsqu’elle courut pour traverser devant une file de voitures; les voitures passées, elle voulut les reprendre, mais un méchant gamin s’enfuyait en emportant l’une d’elles en riant, et l’autre avait été entièrement écrasée par le flot des voitures.
Voilà pourquoi la malheureuse enfant n’avait plus rien pour protéger ses pauvres petits petons.
Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait une boîte à la main pour essayer de la vendre. Mais, ce jour-là, comme c’était la veille du nouvel an, tout le monde était affairé et par cet affreux temps, personne n’avait le temps de s’arrêter et de considérer l’air suppliant de la petite fille.

La journée finissait, et elle n’avait pas encore vendu une seule boîte d’allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.
Des flocons de neige couvraient maintenant sa longue chevelure. De toutes les fenêtres brillaient des lumières et de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur de volaille qu’on rôtissait pour le festin du soir.
Après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d’allumettes, l’enfant aperçut une encoignure entre deux maisons. Elle s’y assit, fatiguée de sa longue journée, et s’y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu’avant et cependant elle n’ose pas rentrer chez elle.

L’enfant avait ses petites menottes toutes transies.

“Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts?”
C’est ce qu’elle fit. Quelle flamme merveilleuse c’était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu’elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, comme elle en avait aperçut un jour. La petite fille allait étendre ses pieds vers ce poêle pour les réchauffer, lorsque la petite flamme de l’allumette s’éteignit brusquement et le poêle disparut. L’enfant resta là, tenant dans sa main glacée un petit morceau de bois à moitié brûlé.

Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la mur qui devint transparent. Derrière cette fenêtre imaginaire, la table était mise: elle était couverte d’une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s’étalait une magnifique oie rôtie, entourée de pommes sautées: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et avec une fourchette, vient se présenter devant la pauvre petite affamée. Et puis plus rien: la flamme de l’allumette s’éteint.

L’enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d’un splendide arbre de Noël. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite fille étendit la main pour en saisir une: l’allumette s’éteint. L’arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles. Il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une trainée de feu. “Voilà quelqu’un qui va mourir” se dit la petite. Sa vieille grand-mère, la seule personne qui l’avait aimée et chérie, et qui était morte tout récemment, lui avait raconté que lorsqu’on voit une étoile qui file vers la terre cela voulait dire qu’une âme montait vers le paradis.

Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l’enfant, se tenait la vieille grand-mère.

– Grand-mère, s’écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas aussi me quitter quand l’allumette sera éteinte: tu vas disparaître comme le poêle si chaud, l’oie toute fumante et le splendide arbre de Noël. Reste, s’il te plaît!… ou emporte-moi avec toi.

Et l’enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir sa bonne grand-mère le plus longtemps possible.

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Le conte les 6 serviteurs,

de Jacob et Wilhelm GRIMM

Voici le début du conte :

Il y avait autrefois une vieille reine qui était une sorcière et dont la fille était la plus belle créature du monde.

La sorcière ne songeait qu’à attirer des jeunes gens pour les conduire à leur perte ¹ . Chaque fois qu’il arrivait un prétendant ² , elle lui annonçait que celui qui voulait la main de sa fille devait d’abord triompher d’ une épreuve ³ ou bien mourir. Beaucoup de jeunes gens s’y risquèrent ; mais aucun ne réussit jamais à accomplir ce qu’ exigeait 4 la vieille. Elle fut sans pitié.
Un prince, qui avait entendu parler de l’extraordinaire beauté de la jeune fille, alla supplier 5 son père : « Mon père, permettez-moi d’aller demander la main 6 de cette beauté. – Jamais ! répondit le roi. Te laisser partir là-bas serait un crime. Là-bas, tu ne trouveras que la mort ! » Le prince devint malade à en mourir. Il resta sept ans couché. Son père, voyant enfin qu’il n’y avait plus d’espoir, lui dit un jour : « Puisqu’il ne reste plus d’autre moyen de te guérir, vas-y, tente ta chance. » Guéri instantanément par ces paroles, le fils se leva et se mit joyeusement en route. Comme il chevauchait 7 à travers prés, il aperçut dans le lointain quelque chose de volumineux comme une meule de paille 8 .
Quand il s’approcha, il vit que c’était en réalité le ventre d’un homme, mais d’un homme énorme dont le ventre était semblable à une petite colline.
En apercevant le cavalier, Gros Ventru se releva et lui dit : « Si vous avez besoin de quelqu’un, prenez-moi à votre service ! » Mais le prince s’exclama : « Que pourrais-je bien faire d’un valet 9 aussi encombrant que toi ? – Vous n’avez encore rien vu, lui répondit Gros Ventru. Si je me dilate 10 , je peux être encore trois mille fois plus gros ! – Dans ce cas, dit le prince, tu pourras m’être très utile. Viens donc avec moi ! »

¹ conduire à leur perte : faire mourir

² prétendant : un jeune homme qui veut épouser la princesse

³ une épreuve : une action difficile à accomplir

4 exiger : demander

5 supplier : demander en insistant

6 demander la main : demander en mariage

7 chevaucher : se déplacer à cheval

8 meule de paille : un gros tas de paille

9 un valet : un serviteur

10 se dilater : augmenter de volume, grossir énormément

 

Vous pouvez lire le texte intégral à cette adresse :

http://www.trousse-et-frimousse.net/wp-content/uploads/downloads/2011/10/Texte-du-Bibliobus.pdf