Et tout à coup, le souvenir m’est apparu…

Et tout à coup, le souvenir m’est apparu est le fruit d’ateliers artistiques menés toute l’année auprès des élèves de CM1 de l’école Maurice Genevoix de La Rochefoucauld en Angoumois. Après avoir exploré la posture de photographe, partager le langage artistique de l’artiste Pauline Turmel, les élèves ont créé leur propre langage photographique et littéraire autour de l’empreinte que suggère le souvenir. Avec l’aide de Sophie Bonnet, conseillère pédagogique en arts plastiques, ils ont par la suite réfléchi à la manière d’exposer leurs réalisations en se positionnant comme commissaires d’exposition ; choix des photographies et des textes, agencements dans le lieu d’exposition éprouvés dans la maquette, écriture de notices. Tout au long Nathalie Michel, leur enseignante, a accueilli, complété, structuré leurs connaissances. Cette belle aventure n’aurait été possible sans l’aide précieuse de nos partenaires culturels et institutionnels. Les Carmes, réseau Canopé, DAAC, Mairie de la Rochefoulcauld en Angoumois, OCCE.

RENCONTRE, les références

Tout au long du projet les élèves sont nourris par la rencontre de références culturelles

Arts plastiques : apport culturel-avec le temps
Extraits littéraires : Extraits littéraires
Les élèves rencontrent aussi les œuvres de Pauline Turmel : BOOK_Pauline-Turmel_2020

Combien y aura-t’il de photos ? L’artiste : « aucune photo de moi, mais vos photos et je vais vous accompagner pour cela. La question du nombre n’est pas importante pour l’instant, mais plus tard on se posera la question de la taille et du nombre de photos, de comment on les positionne. Quand on marche, il y a des moments où on est en déséquilibre…nous sommes sur un chemin, on ne connait pas le chemin, parfois on est en déséquilibre, parfois on est sûr, parfois on court. Ce projet c’est pareil !”

Un élève dit, c’est comme un gâteau ! on a quelques ingrédients, mais pas tous.

C’est quoi regarder ? regardez vos mains, prenez le temps d’observer vos mains. Dites des mots, des sensations, des ressentis, la force des mots

Vocabulaire émergeant : Diptyque, proposition narrative, clair/obscur, transparence / opacité, plans, cadre serré, net/flou, mise au point, objectif, zoom, centré, décentré, cadre/hors-cadre

Relation photographe/ sujet : zoom, objectif être loin/ être près, une tension s’installe entre le photographe et le sujet

Le projet : On vous demande de vous mettre dans la peau d’une personne très âgée/ Une personne âgée a eu toute une vie/ nourrisson, enfant, adolescent, père ou mère, vie amoureuse, etc…une personne âgée est toutes ses histoires. Et on choisit un moment heureux dans toute cette vie. Des moments mémorables, des moments ordinaires, presque rien. Ce qui a du sens pour vous.

Le texte, l’écriture pour raconter, rechercher des émotions.

Souvenir : Trouver l’histoire / Trouver l’objet

Les techniques utilisées

La tablette : tablette numérique pour photographier, logiciel Picsart

Les allers-retours : photos et textes, association d’images, le texte et l’objet

La photographie peut-elle se saisir de l’empreinte, de la trace et du geste ? Est-elle évocatrice du souvenir ?

Et si…

l’objet évoquait bien souvent un souvenir passé ou rêvé,

l’écriture permettait de mieux comprendre le sujet traité,

le dessin révélait l’énergie de l’objet,

Alors, avec eux…

la photographie, en écrivant

raconterait nos souvenirs apparus.

PRATIQUE

Photographier ? lumière/écrire : c’est écrire avec la lumière

Cette lumière, nous l’avons saisie, avec des tablettes. Afin de saisir le sujet de manière sensible, avant de photographier, nous avons pris le temps d’observer_et de sentir_ et ensuite d’expérimenter_et de négocier_cette juste distance (à l’œuvre) entre le photographe et son sujet. Nous avons observé, repéré, tourné, attendu, avancé, reculé, nous nous sommes rapprochés pour mieux saisir le sujet. Tout au long du projet, le langage photographique nous a accompagnés pour nous aider à faire nos choix artistiques. Picsart, logiciel de photographie a parfois, à notre guise, transformé la réalité photographiée.

Présentation de l’objet rapporté par chaque élève

Exemple de Julie qui a apporté une pierre.

Le contexte : Julie est une très vieille dame qui se souvient qu’elle allait à la plage avec sa maman.
La lumière : claire, journée ensoleillée (Comment la traduire en photo ? surexposition, flash…)
Les émotions : un moment heureux
Les sensations : le vent qui est agréable sur le visage (Comment le traduire en photo ? par le cadrage, le flou…) Les élèves ferment les yeux et prennent leur objet dans les mains. Quelles sensations ressentent-ils ? Est-ce chaud, froid ? Est-ce qu’on a l’image de l’objet ?
Notes : dessiner, écrire sur leur carnet de bord.

Analyse d’images pour développer un vocabulaire spécifique, ouvrir les horizons et s’inspirer des autres : Projection de photos

Comment la photo est-elle construite ? les différents plans
Quels choix le photographe a-t-il fait ? cadrage, lumière, frontal, plongée, contreplongée, gros plan (plan serré, plan moyen, plan large, image verticale ou horizontale)

Prise de vue

Mettre en scène l’objet. Lui créer un décor pour raconter une histoire.
Expérimenter ce qui se crée entre l’objet et son environnement.
Travail en noir et blanc, sans zoom, avec ou sans flash

Travail sur le logiciel Picsart : couleur, fusion, calque…

Tri, sélection, nouvelle prise de vue : Retour sur expérience

ATELIERS D’ÉCRITURE

« Je me souviens… », œuvre collective, vous accueille dans l’exposition en vous proposant de découvrir les souvenirs apparus, et pourquoi pas, de partager les émotions qu’ils font naître ou renaître.

[…le temps se grave sur l’espace. Le corps du monde joue le rôle de mémoire.]
Variations sur le corps, Michel Serres