Nanouk, l’esquimau

Robert J. Flaherty, USA, 1922, noir et blanc
Titre original : Nanook of the North.
Réalisation : Robert Joseph Flaherty.
Scénario, photographie et montage : Robert J. Flaherty.
Intertitres : Carl Streans Clancy et Robert J. Flaherty (pour les copies avec intertitres).
Musique : nouvelle composition musicale de Christian Leroy (2002) pour la copie de Les Grands Films classiques retenue au catalogue d’École et Cinéma.
Production : Révillon Frères.
Interprétation : Nanouk, sa femme, Nyla, leurs enfants, Allegoo (la fille), Cunayou (le garçon), Arc-en-Ciel (le bébé) et le chien Comok.
Première : le 11 juin 1922 au Capitol Theater à New York.

Résumé
Là-haut dans l’Arctique canadien. Profitant de la saison d’été, Nanouk et sa famille, accompagnés d’autres Inuits, montent à bord d’un omiak pour rejoindre par la mer un comptoir. À peine arrivé, Nanouk échange les peaux d’ours et de renards qu’il a chassés contre des produits de première nécessité ou des friandises pour ses enfants. Nanouk s’étonne devant un étrange objet de la civilisation : un gramophone. D’où sort la voix de celui qui chante ? Les obligations de chasse et de pêche reprennent le dessus. Nanouk doit repartir en quête de nourriture. Des morses sont signalés sur une île lointaine. Il était temps ! C’est une chasse dangereuse, c’est big aggie* pour Nanouk. Le morse, appelé le « tigre du Nord », pèse deux tonnes. Il faut s’y mettre à trois ou quatre pour le tirer et le hisser sur terre pour le manger. Plus douce mais non moins technique, la pêche au saumon. Nanouk y est plus rêveur. L’hiver durcit le paysage de concrétions de glace. Nanouk construit son igloo pour ne pas mourir de froid pendant la nuit. Pendant ce temps, les enfants jouent. Il faut repartir, toujours repartir, toujours prévenir la hantise de la faim. Nanouk rétablit l’autorité du chef de meute un moment contesté. Coups de fouet, le traîneau file vers un nouveau trou de respiration. Nanouk l’observe et attend. Au fond se tient un phoque, le gibier par excellence pour lui. Le phoque est son mammifère le plus quotidien. Avec sa prise il tiendra plusieurs jours sans crier famine. Séquence du suspense time et du happy end : toute la famille accourt pour donner un coup de main à Nanouk pour dégager le phoque de son repaire souterrain. Que la nature accouche bien ! Au forceps, mais tout de même. Dévorer le phoque ne peut attendre. Le partage de sa chair entretient la vie sociale des Inuits. Pendant ce temps, les chiens montrent leurs crocs, eux aussi ont faim. La nuit arrive. Nanouk se remet en route. Il tombe enfin sur un igloo abandonné où il passera la nuit. La dernière séquence du film alterne des plans de Nanouk et sa famille blottis dans l’igloo et des plans des chiens de traîneau couchés dehors, recouverts de neige, figés par le froid et la glace. Le dernier plan du film est un gros plan de Nanouk. Il dort. Rêve-t-il de ses chiens ?
Note d’intention
Chaque fois qu’il est programmé dans un département, nous nous émerveillons de savoir que les aventures de Nanouk et sa famille vont toucher des milliers d’écoliers à travers toute la France. En effet, presque cent ans nous séparent des premiers jours de tournage de Nanouk l’Esquimau en aôut 1919. Ce grand film de cinéma est considéré comme le pionnier du genre documentaire. En le réalisant, Robert J. Flaherty s’est fixé deux objectifs : sauvegarder les traces d’un peuple moribond, et nous faire partager son admiration pour ce peuple survivant dans des conditions abominables mais dont le bonheur de vivre n’en semble pas altéré. Cette plongée au cœur de la vie quotidienne des Inuits est émouvante pour le témoignage humain qu’elle nous livre et pour la leçon de cinéma documentaire qu’elle nous offre.
Mots clés
Nature, neige, chien, en bâteau, filmeur/filmé, vie quotidienne, maison, chasse