Le meilleur conte des CM2

La légende du château sur la colline

Dans un royaume lointain, existait un château maléfique, caché au sommet d’une colline entourée de brouillard. Personne ne s’en était jamais approché, mais on racontait qu’un dragon au cœur désolé y habitait…

Au village d’Elydarya, une jeune fille nommée Aries, enfant d’un fleuriste, rêvait d’entrer à l’intérieur du château ! En effet, depuis toute petite, sa mère lui racontait des légendes à propos de ce lieu. Malheureusement, la vie lui fit subir son sort très tôt. Elle mourut lorsqu’Aries avait 4 ans seulement, la laissant seule avec son père.

Quand elle allait au marché, et revenait en retard, comme toujours, Aries contemplait la colline sur laquelle était perché le château qui avait avalé sa mère 6 ans plus tôt… et c’est là que commence la véritable histoire du monde d’Elydarya.

Aries travaillait dans une bibliothèque en racontant des contes, des histoires aux adultes dans lesquels elle donnait des nouvelles du château chaque vendredi … mais une petite rapporteuse fit chavirer la vie de la pauvre Aries qui ne faisait que raconter des histoires, et qui se fit désormais, voir comme folle.

En effet, la petite Nina faisait mille et une bêtises, plus ou moins graves, derrière le dos de sa mère. Ce jour-là, elle avait décidé d’aller, après l’école à la bibliothèque pour aller entendre des histoires…jusque là, rien de grave, mais seulement, c’était des histoires d’horreur ! Eh oui, vous avez deviné ! C’était Aries qui était en train de conter toutes les nouvelles concernant le château mystérieux (en rajoutant quelques petites choses à sa sauce, pour effrayer un peu plus) et Nina, l’enfant la plus gâtée d’Elydarya (sa mère la croyait tout le temps ; même si c’était évident qu’elle mentait) gâcha tout :

A peine Aries commença-t-elle son histoire, que Nina se glissa dans la salle où on la racontait. Elle s’évanouit de peur quelques minutes puis pendant son évanouissement, elle eut mille et un cauchemars avant de se réveiller.
Quand elle rouvrit les yeux, elle eut une hallucination ; elle vit un monstre d’une horreur que même moi je ne peux vous décrire ; elle était traumatisée pour de bon !

Alors, Nina sortit de la bibliothèque en courant et hurlant les mains en l’air ; quelques larmes sortirent de son visage tout rouge et à bout de souffle. Ce fut comme ça tout le long du chemin jusqu’à la maison, des fois, on entendait quelques « aaaaaabbbaaaaann !! » et je crois qu’elle voulait dire plutôt « maaaamaaann ! » mais elle était toujours aussi effrayée qu’il y a vingt minutes. Quand elle fut arrivée à destination, elle sauta dans les bras de sa mère.

-Nina ! Qu’est-ce qu’il y a ?

– Aaaaaabbbaaaaann !!

Elle était toujours effrayée, un peu moins qu’avant, mais effrayée ; et puis elle n’avait pas encore eu assez de temps pour trouver un mensonge à dire, elle continua de pleurnicher pendant un bon moment. Quand elle fut calmée, elle avait déjà une idée d’excuse pour être en retard et être arrivée dans cet état. Nina dit à sa mère qu’Aries l’avait kidnappée alors qu’elle passait devant la bibliothèque, et qu’elle l’avait menacée de l’amener avec elle sur la colline si jamais elle avait le malheur de raconter à quelqu’un cette aventure ! Qu’elle s’était échappée en passant sous ses jambes et qu’Aries avait tenté de la prendre, ce qui était totalement faux car elle ne savait même pas que Nina était là !

La famille de Nina était de la plus haute société (après la famille du gouverneur, bien sûr !!) au contraire du père d’Aries, qui était misérable, et encore plus depuis la mort de sa femme. C’était d’ailleurs pour ça qu’Aries devait travailler quatre ans avant sa majorité !

Alors, la famille de Nina prévint la police, qui emmena Aries au palais de justice. Aries expliqua tout mais le juge ne voulut rien entendre ; il décida d’envoyer la pauvre enfant en prison.

C’est ainsi qu’Aries fut séparée de sa seule famille à l’instant même ! Heureusement, une semaine plus tard, elle reçut de la visite, c’était son père qui lui amenait quelques affaires, dont un journal et un stylo pour écrire ses pensées. Il lui indiqua de lui envoyer ce journal quand elle l’aurait fini (parce que la prison était de l’autre coté du pays).
Elle le fit mais tout ne se déroula pas comme vous le croyez !! Mais non elle ne finit pas sa vie comme ça ! Pas dans une prison !!

Il faut dire que le père était quand même assez rusé , et qu’il avait donné à sa fille un stylo-couteau de poche ! En ouvrant son cahier, elle découvrit une petite note lui interdisant de revenir chez elle.

Grâce à ce couteau, il lui suffit d’un mois seulement pour enlever tout le silicone de la vitre de sa cellule. Cet hiver était un des plus froids d’Elydarya, et on aurait dit que son père savait ce qu’Aries allait faire… Il lui avait aussi fourni des habits chauds, une couette plus chaude que le Sahara, son journal et son stylo, des bottes de neige, et un set de couture. Cette nuit, celle du 30 novembre 1809 (l’âge de la Terre), Aries enfila ses habits les plus chauds et un grand manteau qu’elle avait fabriqué avec sa couette et ses trucs de couture. Elle mit ses bottes puis elle s’échappa de cet horrible endroit.

Aries avait aussi pris une sacoche en cuir avec quelques vivres que lui avait aussi fournies son père un mois plus tôt. La faim lui brûlait les entrailles et quand elle décida de prendre quelque chose pour apaiser cette sensation, elle toucha un objet froid, quelque chose en métal ! Elle le saisit tout de suite, c’était une chaîne en or. Elle la tira, tira, tira, tira… jusqu’à ce que ça se bloque entre les vivres.

Alors, Aries enleva sa gourde d’eau chaude, quelques fruits, et enfin, elle arriva au bout de sa chaîne : là, elle vit que la chaîne tenait à son extrémité une boussole, et cette dernière était magique…Quoi ? Vous ne me croyez pas ?? Vous voulez une preuve ?? Très bien, la voici :

– Bonjour ma jeune maîtresse, lui dit la boussole ; pendant qu’une espèce de fumée opaque en sortait.
Aries hurla, et laissa tomber la boussole, car elle crut que c’était un policier :

– J… j… je croyais que vous ne faisiez pas de rondes en hiver !! dit-elle d’une voix aiguë, claire et tremblante !
– Mais voyons !! Je ne fais point de tours !! Je ne sers que de GPS !!
– J’ai pet quoi ??
– Oh non rien, laissez tomber, on n’en est pas là encore.
– Encore où ??
– Mais rien, c’est rien !! Bon, quelle est votre destination ??
– Quelle destination ??
– Ben… où voulez-vous aller ?
– Comment ça ?
– Ben…rêvez-vous d’aller quelque part ? Traverser le monde peut-être ?
– Euh,…ben oui, mais d’abord tutoie-moi…et je ne sais pas si c’est trop dangereux…
– Où est-ce ?
– Ben, il y a une espèce de montagne là-bas, tu la vois ?? demanda Aries en désignant la montagne sur laquelle était perchée le château où sa mère avait disparue.
– Oui, bien sûr ! Tu souhaites escalader des montagnes ? Il y a le mont Everest, ça promet des sensations fortes ! En tout cas, plus que cette petite colline !
– Euh non, j’aimerais beaucoup regarder le mont… euh… ton… euh…ebebete là, mais j’ai déjà ma petite idée derrière la tête.
– Ah oui ? C’est quoi ?… Allez ! Dis-moi, tu m’impatientes !
– Beeeeen, tu vois l’espèce de château au-dessus ?
– Euh, tu veux vraiment l’escalader?
– Mais non, idiote ! Je veux rentrer dedans !
– Aah ! D’accord, mais tu sais qu’il y a des monstres dedans ?
– Je m’en doute bien !
– Si je peux me permettre, pourquoi tu veux y entrer ?
– Quand j’étais petite, ma mère aimait se promener tout près du château, et un jour, lorsqu’elle réussit à m’endormir, elle m’avait laissée dans un petit hamac sur un arbre tout près de celui-ci. pendant ce temps, elle entrait dans ce château et elle ne revint plus. Mon père, qui revenait du travail, ne vit point de dîner, ni de lettre qui l’expliquait. A ce moment-là, il entendit mes pleurs affamés. Curieux, il suivit son oreille et arriva jusqu’à mon lit. Il me prit dans ses bras, me berça, et me posa par terre. C’est à ce moment qu’il remarqua une petite note…Elle venait de ma mère :
« Ma petite fleur,

Si je ne suis pas là à ton réveil, ne t’en fais pas, je suis allée faire un petit tour dans ce mystérieux château, je reviendrai bientôt…

Maman »

Depuis, on ne l’a plus vu, malgré les recherches qu’on a faites, d’ailleurs, personne n’est jamais revenu de là-bas.

– Que veux-tu dire par là ?
– Que ce truc N’EST PAS un château, et que toutes les personnes qui ont osé y rentrer NE SONT PAS revenues non plus !
– Donc, si j’ai bien compris, tu es suicidaire, c’est ça ?
– QUOI ? MAIS NON ! T’AS RIEN COMPRIS !
– Ben quoi ? Tu disais que personne n’en revenait !
– Justement ! Je veux en sortir saine et sauve !
– Aah ok ! Mais puis-je savoir comment tu vas t’y prendre ?
– Been, je verrai sur place ce que je peux faire …
– Et avec quelles armes ?
– Avec de la ficelle, tiens !
– Très drôle ! Non mais sérieusement ?
– Ben, je ne sais pas moi, mais s’il y a un monstre, avec mon couteau, ça ne marchera pas !
– Parce que tu as un couteau ?
– Oui, et il me reste une aiguille et un rouleau de ficelle violette, tu les veux ?
– Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?
– Ben maintenant tu le sais, t’es collectionneuse de couteaux ?
– Et voilà de quoi faire un poignard et une bonne épée.
– Pardon ?
– Je te ferai de belles armes ce soir, quand tu dormiras, grâce à tes affaires.
– Pourquoi ce soir, et pas maintenant ?
– Parce qu’autrement, tu verras mes formules et ma vraie forme.
– Très bien, je te fais confiance.
La fumée se transforma alors en tourbillon, qui creusa une grotte dans une colline en face d’elle, qui poussa Aries dans la grotte, qui recouvrit l’entrée par un fin rideau de glace, et qui finit par s’éteindre en plein milieu de la grotte, et qui devint du feu.

Aries n’avait pas dormi aussi paisiblement depuis qu’elle avait été séparée de son père. Le lendemain, quand elle se réveilla, elle découvrit un bol plein de baies multicolores : des framboises, des myrtilles, du cassis, des fraises, des mûres, des groseilles…et elle les mangea toutes avec grand appétit.

Puis elle fouilla dans son sac. Tout était comme promis : elle avait un poignard, une épée dans son étui, et elle avait même de nouveaux habits !

– Tu es prête ?
– Plus que jamais !
Alors, Aries prit toutes ses affaires, et une tornade l’emporta. Puis, plus rien, inconsciente !

Elle se réveilla sur un sol noir et blanc, autour d’elle, le noir, rien d’autre qu’une petite fenêtre juste au-dessus d’elle qui laissait passer une faible lumière, de petits cris au loin, et c’est tout.

– Alors c’est ça le château ? Pas de réponse.
– Il y a quelqu’un ? Toujours rien !
– Eh oh !!
Cette fois, une réponse, mais par un grognement.

– Euh, tout doux mon petit, tout doux !!
Aries aurait dû garder sa salive pour elle, car ça n’empêcha pas la bête d’enlever son voile d’obscurité. C’était un énorme dragon noir qui fit de lourds pas, qui, au passage, firent de grands nuages de poussière.

– Qui ose s’aventurer sur mon territoire ? gronda le dragon.
– Une petite fille…
– Et quel est le nom de celle-ci ?
– Euh…je m’a…m’appelle A…ries…
– Et que fait-elle ici ?
– Je voulais savoir ce qui était arrivé à ma mère.
– Et bien, tu vas le savoir après avoir été brûlée par ma gorge, comme elle, tiens ! Ici, c’est mon territoire et tu n’as rien à faire ici !
– Vous êtes un monstre !
– Tu es aveugle en plus ?
– Très drôle !
– Bon maintenant, voyons ce que ça donne l’Aries sauce au feu !
– Oh non, oh non ! hurla Aries.
– Oh que si !
Et le dragon la poursuivit en crachant du feu mais comme Aries était beaucoup trop rapide, il n’arriva pas à l’atteindre. Ses flammes finirent par brûler le château qui lui tomba dessus avant qu’il ne puisse toucher Aries. Mais malheureusement, celle-ci fut intoxiquée par la fumée avant même qu’elle ne puisse sortir de l’incendie.

C’est ainsi que mourut Aries, et depuis, il n’y a plus de château au-dessus de la colline…On dit que les soirs de pleine lune, on aperçoit là-haut une femme et une petite fille avec une tresse au vent, et qu’elles chuchotent aux oreilles de ceux qui dorment tout près…                                             Sari