En arroi de dentelle,
La très noble Isabelle
Traversait la forêt.
Un loup maigre paraît
Qui se jette sur elle.
Malheureux, arrêtez !
Lui enjoint Isabelle,
Je suis princesse et belle.
Les plus grands chevaliers
Se courbent à mes pieds
Vous me contez merveille
Dit le loup ébranlé
Comment , vous ignorez
Que le loup affamé
N’a jamais eu d’oreilles ?
Que si, vous en avez,
Beau sire, et pas vilaine !
Et moi de par la reine,
Et Jean de la Fontaine,
Je vous fait chevalier.
Pauvre loup ! il la croît !
A la sortie du bois,
On le met en quartier.
Aimer fille du roi !…
Mieux valait la manger.
Maurice Carême.