Observation d’une séance de mathématiques en classe de PS-MS-GS

Cette séance a été observée le 27 mars, de 9h à 10h15, dans une classe de maternelle.

Nous pouvons voir la richesse mathématique dès les premières classes, avec les affichages, les ateliers divers et multiples, les rituels, tout convergeant vers l’apprentissage et la construction du nombre.

Voici ci-dessous l’exposé de toutes les choses mises en place dans cette classe à cette fin :

Affichages dans la classe :

Le tableau des grands

 

Le calendrier des grands multiplie les représentations des nombres et la représentation du temps qui passe est emprunt de codes rituels favorisant le repérage par les enfants.

 

Les comptines/poésie mathématiques

 

 

 

Le calendrier des petits et moyens allie la comptine des nombres et la notion de quantité (chaque jour on met le feuillet du petit calendrier dans la bouteille, qui se remplit au fur et à mesure du mois).

 

 

 

 

Une poésie apprise fait travailler les nombres ordinaux, l’autre la comptine des nombres aidant à dénombrer une quantité de sous.

 

 

 

 

Déroulement de la séance :

La séance débute par le rituel du calendrier.

Puis les grands font un petit jeu : un enfant s’assoit sur une chaise, les autres sont assis sur un tapis devant lui. Il choisit un nombre qu’il écrit sur une ardoise. Puis les autres élèves posent des questions comme : “Est-ce que c’est avant 23 ?” auxquelles il répond, jusqu’à ce qu’un élève trouve le bon nombre.

La suite se déroule en cinq ateliers :

1) Pavage :

Les grands font une activité de géométrie. Ils ont lors des séances précédentes tracé sur une feuille blanche des rectangles et des carrés à l’aide de gabarits, qu’ils ont ensuite peint de différentes couleurs. Ce jour il doivent repasser au feutre noir les bords des carrés et rectangles avec une règle. Puis is doivent garnir les carrés et rectangles de signes d’écriture ou de dessins.

Le maniement de la règle et le réinvestissement de signes d’écriture vu en amont sont les objectifs de l’atelier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2) Bataille / Bata-waf :

Quatre élèves de moyenne section jouent par deux à la bataille en alternance entre deux jeux : les cartes d’un jeu classique (de l’as au 6) ou le jeu Bata-waf dans lequel les chiffres de 1 à 6 sont symbolisés par des cartes ayant un code couleur et dont la taille du chien qui y est dessiné est fonction du chiffre.

L’objectif de l’atelier est de comparer des petits nombres.

 

 

 

 

 

 

3) Les cibles :

Des élèves de moyenne section jouent avec une cible sur laquelle ils doivent lancer deux jetons puis donner le score total. L’objectif de l’atelier est d’ajouter des quantités allant de 1 à 3.

 

 

 

 

 

 

 

 

4) Les fruits : 

Des élèves de petite section disposent chacun d’une fiche composée de cases contenant chacune un nombre de fruits (allant de 1 à 3). Des cartes jaunes identiques aux cases sont étalées au milieu de la table : il y a par exemple une carte avec une poire, une carte avec deux poires, une carte avec trois poires, de même pour les ananas, les bananes, etc…     Ils doivent reconnaître les cartes jaunes correspondant à leur fiche et les placer sur les bonnes cases.

L’objectif de l’atelier est la reconnaissance directe des quantités 1, 2, 3.

 

 

 

 

 

 

5) La frise : 

Des élèves de petite section disposent d’une plaque. Une rangée de pions de couleurs est déjà placée en première ligne de la plaque. Ils doivent reproduire cette frise en respectant l’ordre des couleurs sur les lignes suivantes.

L’objectif de l’atelier est la reproduction d’une suite de couleurs.

 

 

 

 

 

 

En conclusion, l’enseignement en maternelle est certes éloigné de ce qu’on pratique au collège au niveau des apprentissages mais cela est très intéressant de voir qu’un apport mathématique important est si tôt enseigné. Il est aussi et surtout très instructif de voir l’organisation d’une séance et l’articulation entre les ateliers, les objectifs et l’autonomie des élèves.

 

 

Synthèse du groupe n°7

Nous nous sommes appuyés sur le questionnaire de l’équipe organisationnelle de la Charente pour structurer notre réunion bilan, ainsi ceux qui le souhaitaient se sont exprimés en réponse aux questions suivantes.

 

Pensez-vous que les observations réalisées puissent être utiles dans votre pratique professionnelle ?

Réponses négatives : 

  • Dans la majeure partie des cas il n’y a pas eu de temps d’échanges après la visite (ou un temps très bref) ce qui a souvent stoppé la réflexion sur le lien qu’on pourrait faire entre des cycles éloignés.
  • Il y a trop d’écart entre le cycle visité et le cycle enseigné, par exemple lorsqu’un enseignant de maternelle assiste à une séance de mathématiques en 3ème, il a du mal à trouver un lien avec sa pratique.

Réponses positives : 

  • Les professeurs des écoles ayant visité des classes de 6ème ont davantage vu la possibilité de créer du lien et de faire évoluer leurs pratiques professionnelles :
  1. Une séance observée sur les fractions en sixième a permis de voir à quoi ils doivent être préparés en primaire, mais aussi de voir que dès les petites classes on travaille le partage et que cela crée en soit une continuité dont il faut prendre conscience, et enfin on retrouve les mêmes échecs au collège qu’en primaire sur cette notion (en particulier le sens du partage).
  2. L’observation d’une séance de géométrie sur Geogebra en classe de 6ème a permis d’avoir une idée claire des attendus du collège au niveau du vocabulaire en géométrie.
  3. L’observation d’un rituel de calcul mental en classe de 6ème a permis de prendre conscience des pré-requis, ou de se rassurer en voyant que les travaux engagés au primaire sont repris au collège.
  4. L’observation d’une évaluation bilan en classe de 6ème a permis de constater la présence de travaux très pratiques au collège : par exemple, sur une carte de France, utilisation de cercles pour définir le rayon d’action d’une entreprise.
  • Un professeur de mathématiques du collège a pu observer les trois cycles du premier degré et en retire de nombreux points positifs quant à l’utilité dans sa pratique professionnelle :
  1. La multiplicité des approches d’une notion pour que la majorité des élèves aient accès à sa compréhension : organisation d’ateliers différents ayant tous pour objectif la construction du nombre (dispositif observé en cycles 1 et 2).
  2. Les affichages qui sont importants en primaire et sur lesquels on s’attarde beaucoup moins au collège.
  3. Les rituels qui rassurent les élèves et les mettent en situation de progression de manière très efficace.
  • Ces observations permettent de faire un pont entre le primaire et le secondaire, c’est une ouverture entre ces deux “mondes”.

Les grilles d’observables vous ont-elles aidé ?

Elles n’ont pas été utilisées.

 

Vos observations sont-elles éloignées de vos représentations initiales de l’enseignement des mathématiques ?

  • Un enseignant du premier degré se dit rassuré de voir qu’au collège on voit encore des affichages.
  • Une enseignante du premier degré a été étonnée de voir les élèves de 6ème très à l’aise avec l’outil informatique.
  • Une enseignante du premier degré constate que les maths au collège peuvent être des maths appliquées, concrètes, pratiques et pensait qu’elles seraient plus abstraites.
  • Un professeur du collège a apprécié de pouvoir observer dès le 1er cycle une séance de mathématiques, avec la construction des premiers nombres (dénombrement de collections, comparaison des chiffres dans un jeu de bataille).

De manière générale les représentations initiales étaient en adéquation avec les observations.

Vos observations des dispositifs pédagogiques sont-elles éloignées de vos représentations initiales ?

L’ensemble des enseignants a trouvé qu’il n’y avait pas de réelle différence entre les dispositifs du collège et ceux du primaire. Dans les deux cas ont pu être observés :

  1. des travaux en groupes, en binôme ou individuels
  2. des temps magistraux, des temps d’activités des élèves, des temps d’évaluation, des temps de restitution collective, des temps où l’enseignant accompagne individuellement les élèves en difficulté.

Une enseignante du premier degré a découvert la dictée géométrique en classe de 6ème et a trouvé cela très innovant.

Un enseignant du premier degré a mentionné que le projet de liaison du secteur sur les illusions d’optiques est très intéressant et qu’il a pu voir de nombreux travaux d’élèves de 6ème affichés dans la salle de maths. Plusieurs enseignants du premier degré ont manifesté leur intérêt pour ce projet et ont raconté avoir travaillé dessus dans leur classe. Par exemple, une enseignante du 1er cycle a observé avec sa classe des figures réalisées par les 6èmes via un Padlet dédié, puis les élèves de CP, très motivés, ont réalisé certaines de ces figures, notamment des cercles de diamètres différents à l’aide de bouchons. Des élèves de cycle 3 ont également construit certaines de ces illusions en classe, avec les instruments de géométrie.

Les observations en classe vous ont-elles permis d’opérer des changements dans votre pratique ?

  • Une enseignante du premier degré dit s’être emparé de l’activité “dictée géométrique” pour l’utiliser dans sa classe. Il s’agit d’une activité durant laquelle l’enseignante dicte les données nécessaires à la réalisation d’une figure (par exemple: Construis un triangle ABC isocèle en A tel que AB mesure 5,2 cm et BC mersure 3,8 cm). Les élèves doivent réaliser rapidement une figure à main levée codée sur laquelle ils notent l’ensemble des données. Puis ils doivent la réaliser avec les instruments de géométrie.
  •  Un enseignant du premier degré a observé un rituel de calcul mental en 6ème sous forme de diaporama. Il s’est mis à l’utiliser dans sa classe et, ayant une classe à double niveau, peut à présent mettre un groupe en autonomie sur le calcul mental et s’occuper d’un autre groupe. Les élèves voient davantage leur progression au fil des semaines car le temps donné entre chaque diapo peut être modifié, ils ont ainsi conscience de l’évolution de leur rapidité.
  • L’enseignante en retour de l’utilisation du professeur des écoles envisage de modifier sa pratique et d’utiliser la fonction “temps limité” d’un tel dispositif, ce qu’elle ne faisait pas jusqu’ici.

Avez-vous pu vous référer au site « Venez Mather, pour voir » ?

Peu d’enseignants se sont référés à ce site, cela faisant un site de plus, et la ressource principale étant un dossier assez lourd, demandant beaucoup de temps pour une bonne appropriation.

Cependant les mails notifiant l’arrivée d’un nouvel article ont été appréciés et suivis.

Êtes-vous satisfait de la mise en œuvre de cette formation expérimentale ?

Les enseignants disent que c’est un premier pas positif, que c’est encourageant, mais aussi frustrant car il a manqué un vrai temps d’échange, de formalisation, durant lequel auraient pu être construits des outils communs.

Avez-vous pu bénéficier d’un temps d’échanges entre enseignants à l’issue des observations en classe ?

Avez-vous apprécié les temps d’échanges entre pairs ?

Peu de temps d’échanges ont été faits, les professeurs ayant cours à l’issue des visites ne pouvaient pas annuler ces cours vu le nombre de visites effectuées (trop d’heures auraient dû être annulées). De même pour les visites dans le primaire, les professeurs des écoles ont leur classe en responsabilité, ils ne peuvent donc pas donner beaucoup de temps au professeur qui les visite.

Cependant les temps qui ont pu être partagés ont été très appréciés.

L’autonomie dont vous avez disposé pendant ce dispositif de formation a-t-elle été satisfaisante ?

Il a manqué l’apport didactique d’un formateur.

Seriez-vous prêt(e) à approfondir cette formation en mathématiques ?

Seriez-vous prêt(e) à reproduire cette formation dans une autre discipline ?

Quelques propositions ont été émises pour améliorer le dispositif :

– se concentrer davantage sur un thème afin de ne pas se disperser et pouvoir produire quelque chose de constructif, du cycle 1 au cycle 4.

– avoir une demi-journée de concertation, un temps de formalisation afin de construire une réelle continuité, pouvoir développer les liaisons et projets, les préparer ensemble (premier et second degré).

– une majorité des enseignants du premier degré a émis le souhait de pouvoir faire des visites dans le premier degré, chose toute aussi nécessaire pour assurer la continuité des apprentissages.

– étendre le dispositif à d’autres disciplines, en laissant le choix aux enseignants de se positionner, le volontariat permettant un meilleur investissement des enseignants.

 

Maths ensemble ! rencontre de la maternelle au collège sur un RPI

Le mercredi 23 mai de 9h30 à 11h30 à l’école de Saint-Romain, une matinée de rencontre ayant pour thème “les mathématiques” a été organisée par les enseignants des écoles d’Aubeterre, Bonnes, Laprade et St Romain ainsi qu’un professeur de mathématiques du collège de Chalais.
A cette occasion, 11 équipes composées de 10 élèves de la PS à la 6e ont participé à différents ateliers proposés autour du codage, du calcul, de la logique et de la géométrie.

Les organisateurs mettent à disposition les affichages des ateliers. Merci pour le partage de cet événement.

Affichages